Olivier Bonjean, auteur de « De l’or dans nos poubelles » :
« Né à Lyon, Olivier Bonjean est architecte, diplômé de l’Ecole d’Architecture de Bordeaux. Ses recherches l’on conduit au Brésil, son pays d’adoption. Il mène dans cet ouvrage une réflexion sur le geste de jeter et celui de ramasser, dans l’histoire, la sociologie, la psychanalyse et l’urbanisme.
Après de nombreuses expériences en France, c’est au Brésil que pourra s’épanouir sa vision humaine de l’architecture et qu’elle prendra toute sa force. Il participera aux luttes des habitants des bidonvilles dans leur quête d’un sol, d’un emploi, d’un logement, d’une école, partageant leurs victoires et leurs échecs, leurs espoirs et leurs désillusions. Il dessinera avec eux la ville de leurs rêves. Cette ville qu’ils désirent se heurte à des résistances structurelles, aux bureaucraties des pouvoirs en place. L’autonomie financière des communautés ne pouvait exister que grâce à une activité lucrative : la collecte sélective des déchets. En changeant la vision négative du déchet pour une vision positive, on inverse l’exclusion en intégration, on transforme les ghettos en quartiers.
L’auteur met en évidence un indice économique, le PID, qui correspond à 1% du PIB. Cet argent disparait à la poubelle, pour être enfoui ou incinéré sans aucune chance de seconde vie. Transformer cette dépense en recette pourrait créer des millions d’emplois, du collecteur au chercheur. Les habitants des décharges du Brésil nous montrent l’exemple. En s’organisant ils ont montré qu’ils étaient capables de négocier au plus haut niveau de l’échelle sociale.
Le Brésil en plein mouvement, permet en effet l’épanouissement de la pensée car il possède la jeunesse, la rapidité, la modernité, et les richesses naturelles les plus précieuses en abondance, comme l’eau le soleil et la forêt. L’innovation en urbanisme provient du Brésil depuis Brasilia, qui devint une référence, avant de donner naissance à d’autres mouvements de pensée comme Curitiba la ville verte, et Porto Alegre la pionnière en projet de quartier participatif.
La ville de Felicilandia, la ville du bonheur, est le résultat de la lutte des « catadores » collecteurs de déchets des rues, de la valorisation du déchet, et de la participation des habitants des favelas.
Il y a vraiment de l’or dans nos poubelles ! »