Raùl Barboza est né en 1938 en Argentine. Il a commencé à jouer de l’accordéon diatonique avec son père musicien à l’âge de 9 ans et se produit au sein d’un groupe de musique Chamamé depuis l’adolescence. Il a enregistré jusqu’à aujourd’hui, une quarantaine d’albums en Argentine depuis 1964, une quinzaine en France où il réside depuis 1987, mais également au Brésil, en Espagne, au Japon, en Allemagne et aux Pays-Bas.
A son arrivée à Paris, il est remarqué par le compositeur de tango Astor Piazzolla, qui le recommande comme le plus noble interprète du Chamamé qu’il connaisse. Son album Raúl Barboza, paru en France en 1993, remporte le Grand prix de l’Académie Charles-Cros, le prix Evénement Télérama, le Diapason d’Or et le Choc du Monde de la Musique. Il a fêté ses 80 ans par une tournée en Argentine en 2018 et revient tout juste d’une tournée au Brésil en 2019. (Isabelle Lagny, 2019)
" D’un pays disparu, la « terre sans mal » (La tierra sin mal), que les Indiens Guaranis portent encore en eux et qu’ils croient reconnaître dans leur errance, monte un chant d’exil. Un accordéoniste argentin, exilé en France, se fait avec une douceur, une violence résignée, la voix de la mémoire.
Raúl Barboza joue le chamamé, issu de l’âme des Guaranis : une musique rurale jouée à l’accordéon diatonique, le plus simple de tous. Née en Argentine, cette musique, métissée de polka, de mazurka et de valses apportées par les émigrants polonais et tchèques, n’a rien à voir avec le monde du tango et sa plainte mordante et urbaine. À partir des échos tombés des salons européens, des sons volés des maisons de maîtres, les indiens guaranis ont mélangé le tout, au fond de leurs mélodies traditionnelles en utilisant le liant de leur mémoire spirituelle.
Ainsi a été créée une musique fière et originale dont Raúl Barboza est le grand maître. Les yeux perdus dans l’horizon de son pays guarani, un grand sourire aux lèvres, il pétrit son accordéon comme la terre glaise de sa mémoire." Le Pan Piper, Paris (octobre 2018).