Mme Annie Fourcaut :
Annie Fourcaut est professeur d’histoire contemporaine Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, responsable du pôle Histoire de la gouvernance urbaine du CHS XX°siècle.
Spécialiste de l’histoire urbaine de la France contemporaine , elle a travaillé (...) Lire la biographie complète
Jean-Louis Robert :
Jean-Louis Robert est professeur émérite d’histoire contemporaine Université Paris 1. Spécialiste d’histoire sociale de l’Europe contemporaine, il a travaillé sur l’histoire de la Grande Guerre et sur l’histoire de Paris dans une perspective d’histoire (...) Lire la biographie complète
Débat avec :
Jean-Louis Robert et Annie Fourcaut
A l’issue du débat, les auteurs dédicaceront leur livre.
"la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel" disait Beaudelaire. Cette vision du poète concerne particulièrement la ville-capitale. Paris se transforme sans cesse du fait d’une croissance démographique et spatiale, traduction d’un mouvement irréversible et de politiques publiques nationales ou locales. L’agrandissement de Paris pose ainsi constamment la question de ses limites administratives et de sa gestion. Mais la transformation de Paris tient aussi largement à l’action de ses habitants, à l’intensité de sa vie démocratique dans ses quartiers et aux mutations des modes de vie des grandes villes.
PLAISANCE PRÈS MONTPARNASSE
Quartier parisien 1840-1985
par Jean-Louis Robert
Le quartier parisien est l’objet de mythes qui proviennent
généralement d’une représentation sympathique d’un
passé perdu. Plaisance ne saurait échapper à ces images.
Or l’historiographie, sur la durée, des quartiers parisiens reste très peu
abondante. Ce livre veut donc évoquer sous tous ses aspects, l’histoire
de Plaisance. Un très court temps une banlieue verte et plaisante de
Paris, Plaisance est devenu rapidement, mais difficilement, un des
quartiers les plus populaires, avec une large dominante ouvrière, de la
capitale. C’est alors toute une riche sociabilité, où se côtoient misère,
fête et parfois violence, ainsi qu’une intense vie démocratique qui se
révèlent. Dans cette histoire urbaine est mis en valeur le rôle décisif
des habitants-citoyens dans les politiques publiques parisiennes.
Enfin, le livre évoque la période douloureuse de la destruction
d’une forte partie du quartier, au prétexte de la rénovation, sans
négliger les luttes et la nouvelle culture urbaine qui en sont issues.
Quartier périphérique de Paris, quartier populaire, Plaisance est
aussi un quartier de la rive gauche. Il en est marqué, en particulier
par l’extrême abondance des artistes plasticiens qui y résident ou
y ont leur atelier. Mais le livre témoigne de l’absence de présence
symbolique du quartier, très peu connu des Parisiens. Il n’est
qu’une arrière-cour de Montparnasse. Le livre ouvre alors le chemin
à une réflexion sur la construction des légitimités symboliques.
AGRANDIR PARIS, 1860-1970
sous la direction de
Florence Bourillon et Annie Fourcaut
Avant-propos de Bertrand Delanoë
Ville en perpétuel mouvement, Paris n’a cessé de changer
de superficie. C’est au cours de la première moitié du
xixe siècle, avec la construction des fortifications, que
se dessinent ses limites actuelles. Pendant une vingtaine
d’années, des territoires « suburbains » compris entre le
mur des Fermiers généraux et le nouveau mur entourent
la capitale. Leur annexion, à partir du 1er janvier 1860,
permet l’émergence d’un Paris agrandi, intégré et, pour
partie, encore en devenir. La Troisième République
poursuit les projets d’aménagement et d’intégration
des arrondissements périphériques commencés sous la
préfecture du baron Haussmann.
L’annexion pose en termes nouveaux la question de
la banlieue, des seuils de la ville et celle des rapports
de la capitale dilatée avec ses périphéries. La banlieue,
qui s’étend au-delà des fortifications et de la « zone »,
est alors livrée à elle-même et ignorée par la puissance
publique. La décision de 1860 favorise et oriente la
croissance urbaine de l’agglomération en moyenne
durée, jusqu’à la fin de la Troisième République. Le
« cycle haussmannien » s’achève aux alentours de la
Seconde Guerre mondiale pour faire place à l’âge de
la métropolisation. Sont alors posés les fondements du
débat actuel sur le Grand Paris. Agrandir Paris analyse
cette histoire à la lumière des expériences provinciales
et européennes.