Originaire du grand Nord, le bouleau était pour les Celtes arbre de lumière. Solide, imputrescible, son écorce fut diversement utilisée sur toute la planète : on trouve encore à Bénarès des manuscrits très anciens calligraphiés sur cette écorce.
Enraciné à 4500 mètres sur le versant sud des Himalayas, le bouleau doré a la particularité d’être l’arbre le plus « haut » de la planète. Frances Delbecq le découvre par hasard en se promenant dans la région. Elle est séduite par la beauté de cette écorce et, pressentant aussitôt ses qualités plastiques, elle en remplit ses sacs.
Après un effeuillage délicat des couches assemblées par la résine, en mariant l’écorce à la toile de lin, les terres de couleur et les pastels à l’huile, Frances Delbecq lui donne une nouvelle vie. « Il se forme à la surface un réseau de plissures qui s’entrelacent aux dessins naturels de la texture. Le pastel à l’huile en épouse les reliefs, par la couleur il révèle de multiples paysages… ». Les métamorphoses d’un bouleau : une œuvre rare qui invite à l’essentiel.