André Prodhomme :
André Prodhomme, né en 1949 à Paris, Éducateur spécialisé, il a dirigé dans les Yvelines, de 1992 à 2006, un foyer de vie pour personnes autistes. Il est l’auteur de 9 recueils de poésie, de Au Soleil d’or 1983 à Impasse des absolus 2016. Le recueil Il (...) Lire la biographie complète
Animée avec Jean-Luc Maxence et Danny-Marc , les éditeurs. Dans sa collection « Poètes trop effacés », Le Nouvel Athanor présente : Michel Héroult, Alain Breton
Quelle idée de s’appeler Breton sans se réclamer sans cesse du surréalisme ! Quel destin d’être poète et éditeur et revuiste comme Jean, son père ! Et que dire de l’oncle Michel, pour toujours génial fondateur de Poésie 1 ! Alain Breton, poète trop effacé ? Poète ? Il suffit de le lire pour en être convaincu. Il a commencé à être publié en 1979, certes, mais c’est surtout en ce début de vingt-et-unième siècle qu’il a trouvé son "ton" exceptionnel, sa modernité de tripoteur de secret, chantant la femme cosmopolite ("ma métisse /Ma basilique bouillante d’huile", ou encore : "Beau corps / Belle boue, / De l’ombre /La bouche nous sépare / Ou nous fonde sans fin." Trop effacé le barde Alain Breton ? En effet, il est l’architecte inspiré de nombreuses anthologies, il est hic et nunc "sourcier ès poésie et découvreur de poètes", mais sa propre poésie, qui la met sous les projecteurs ? Qui défend cette façon unique d’écrire au plus près du fatum humain d’aujourd’hui ? Nous, pardi. Et nous en sommes fiers.
Nous voulions le célébrer pour sa vitalité essentielle, pour sa poésie qui participe aussi bien de la Quête Royale que du tremblement métaphysique du philosophe quand il veut toucher le plus grand nombre. Joyeusement, nous souhaitions lui faire sa fête comme huitième auteur de notre collection "Poètes trop effacés". Et le voilà mourant, soudain, en pleine sieste, sans dire un mot. Un comble d’impertinence "pour éclairer la mer" ! Tant pis : nous persistons.
Nous proposons ici l’esquisse d’un portrait, une bibliographie quasi exhaustive, un florilège de ses recueils. Nous n’avons pas, hélas, le pouvoir de ressusciter, niais celui de faire mémoire. Voilà bien notre façon effrontée de refuser la victoire de la camarde. Michel Héroult aura marqué sa fin de siècle. Il aura su jaillir d’une "Tour de feu" toujours nouvelle et atteindre le "Soleil Natal" des plus numineux (non, il ne s’agit pas d’une coquille, nous écrivons numineux avec un "n" et non un "l").
Ce mot-là vient de numen et de Rudolf Otto, un des maîtres de la pensée religieuse. Il sous-tend la présence du Sacré. On le croirait fait pour Michel Héroult, bon sang !